True Romance

Premier script écrit par Tarantino, True Romance sera réalisé par Tony Scott (Top Gun, 1986, Spy Game, 2001), tristement disparu en 2012. Lorsqu’on lui demande si ses projets d’écriture étaient motivés par le gain qui lui permettrait de diriger ses propres films (Reservoir Dogs en 1992 notamment), Tarantino s’en défend : « Je ne me suis jamais considéré comme un écrivain écrivant pour vendre des choses, mais comme un réalisateur qui écrit des scénarios pour les réaliser lui-même. » Il s’en est fallu de peu que Q.T. reste maître du projet jusqu’au bout, tout comme pour son script de Tueurs nés (Natural Born Killers, Oliver Stone, 1994). Mais il refusa les propositions de réalisation pour ses deux scripts, alors détenus par deux studios différents. Surfant sur le succès de Reservoir Dogs, les producteurs insistèrent pour que le nouveau prodige tourne ses scénarios, mais celui-ci tint bon : « Je ne voulais faire aucun des deux, car je les avais chacun écrits pour être mon premier film. Et depuis le temps, je l’avais fait, mon premier film. Je ne voulais pas retourner en arrière. » (Quentin Tarantino : interviews de Graham Fuller, Gerald Peary, 1998). L’influence de True Romance vient des romans d’Elmore Leonard, dont Tarantino est un grand admirateur (il l’adaptera avec Jackie Brown en 1997). Excepté la fin qu’il avait prévue différente, Tarantino se déclara véritablement fier du résultat : « Je suis un grand fan du travail de Tony en tant que réalisateur. En grande partie, nos esthétiques sont semblables, mais la mise en scène est totalement différente. J’apprécie l’idée de voir mon univers à travers ses yeux. » En effet, le film est autobiographique, comme en témoigne le personnage de Clarence (même job que Q.T., transposé dans une boutique de comics au lieu de vidéos), ainsi que les post-adolescents fondus de cinéma et de junk-food, sans oublier les jolies filles amatrices de kung-fu ! Le tout mis en scène par Tony Scott dans un rythme de folle cavale, auréolée d’une fantasmagorie pop éclatante. Christian Slater et Patricia Arquette forment un couple ardent, et on assiste avec plaisir à la première confrontation entre Dennis Hopper et Christopher Walken. True Romance présente un florilège de personnages sanglants et tuméfiés, d’attirails vestimentaires étranges, de rencontres violentes, hommage à une cinéphilie bis mise au placard pour manque d’estampillage "chef-d’œuvre réglementaire".

Scénario
En 1985, Roger Avary écrit un scénario de 80 pages, puis, pris par un autre projet, le met de côté et laisse son ami Tarantino le retravailler. Pendant un an, celui-ci écrit, coupe, ajoute, et se retrouve avec un scénario de 500 pages ! Ils essaient de produire eux-mêmes le film, avant de se résoudre, après trois ans de recherches, à céder les droits du script. Cette transaction permettra à Tarantino de financer Reservoir Dogs, qui verra le jour avant True Romance.

L’inspiration de Gary Oldman
Pour son personnage de Drexl, Gary Oldman s’est inspiré de sa rencontre avec un technicien, jamaïcain blanc, travaillant sur le film. Il en ressort un personnage portant dreadlocks, dents en argent et cicatrices au visage, incroyable maquereau blanc se prenant pour un noir.

Sonny Chiba
Les trois films que Clarence va voir sont The Street Fighter, Return of the Street Fighter (Shigehiro Ozawa, 1974) et Sister Street Fighter (Kazuhiko Yamaguchi, 1974). Les trois ont pour vedette Sonny Chiba dont Quentin Tarantino est un grand admirateur. Il lui offrira le rôle d’Hattori Hanzo dans Kill Bill : Volume 1.