Vendredi soir, à l'Amphithéâtre du Centre de Congrès, Tarantino a reçu son prix des mains d'Uma Thurman, en présence de Bertrand Tavernier et de nombreux invités.
Les standing ovations dans une salle réunissant plusieurs millers de personnes, c'est comme une immense vague d'amour, et Quentin Tarantino a vraisemblablement été très touché. Il n'y pas que lui, d'ailleurs, puisque les larmes de joie ou d'émotion ont coulé à plusieurs reprises, vite équilibrées par des éclats de rire généralisés dans les rangs.
Photo copyright Anouck Nicolas / Jean Luc Mège Photographies 2013
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On avait appris de source officielle que l'actrice Uma Thurman, était à Lyon pour remettre le prix à celui qui lui avait donné deux des plus beaux rôles de sa carrière. Et peu après, les noms de Harvey Keitel, pilier du premier film de QT, Reservoir Dogs, de Lawrence Bender, son premier et fidèle producteur depuis le début, et de Harvey Weinstein, producteur légendaire tant pour sa carrure que ses éclats, et fidèle supporter du cinéma de Tarantino depuis que Pulp Fiction a déferlé sur la planète, ont commencé à circuler. Vers 19h15, les rangs ont commencé à se remplir...
La grande famille du festival Lumière était là, évidemment. On a vu passer Bertrand Tavernier, Claude Brasseur, Jerry Schatzberg, Aure Attika, Richard Bohringer...Léa Drucker... Julie Ferrier... Laurent Gerra... Zoé Félix, Gilbert Melki, Vincent Perez, Ana Girardot, Marie Gillain, Françoise Fabian, sa classe absolue... Emmanuelle Devos sublime, Élodie Bouchez... Ludivine Sagnier.. Arielle Dombasle. Clotilde Coureau, fidèle à Lumière, et Leila Bekhti, Manu Payet, Tahar Rahim, Virginie Effira et Mabrouk El Mechri, Michael Cimino, Christophe Lambert...
Aurélie Filippetti, très cinéphile aussi, est venue assister à la cérémonie. On a remarqué Luc Dardenne, discret, et l'immense artiste Alain Cavalier,
Tim Roth était là, évidemment, et a ouvert le feu nourri des discours, anecdotes personnelles et témoignages d'amitié destinés au réalisateur et auteur de 7 films en presque 20 ans.
Maître de cérémonie, Thierry Frémaux a mené là une soirée de remise de prix dont le festival et le public se souviendront pour les années à venir. Keitel au bord des larmes, s'étranglant d'émotion, Tarantino s'empourprant sous les déclarations d'amitié et de respect de ceux qui considèrent le cinéaste comme le plus grand des amoureux du cinéma et comme celui qui leur a "ouvert" la porte, la voie, leur carrière, ou qui les a émancipés, par son désir et sa passion pour tous les cinémas, d'une vision réduite du milieu.
Le public lyonnais et les journalistes ont aussi eu la surprise de voir arriver Mélanie Laurent, explosive, plantureuse et comme touchée par la grâce des grandes beautés classiques. Première sortie pour l'actrice à laquelle Tarantino a offert un rôle sur-mesure de résistante française dans Inglourious Basterds, qui est venu lui présenter ses hommages, trois semaines après la naissance de son premier enfant. Plutôt que de se perdre en bavardages, Mélanie Laurent a accepté de reprendre, avec beaucoup de pudeur, un Bang Bang symbolique.
Tarantino a eu lui aussi du mal à retenir son émotion. Il cherchait ses mots : "Ce n'est pas souvent que ça m'arrive mais je ne sais pas trop comment dire ce que je ressens en ce moment. Ces gens, là, sont ma famille. Leur amitié et leur respect, c'est tout ce qui m'importe." "Et puis il y a vous. La ville de Lyon. Et la France... Mais plus précisément, Lyon... Je ne sais pas ce que je serai devenu si les parents des frères Lumière ne s'étaient pas rencontrés... J'aurais sans doute fini dans un fast food à vendre des burgers..." Avant de conclure avec une phrase qui résonnera longtemps dans le coeurs du festival. "J'accepte ce prix au nom de tous ceux qui aiment le cinéma plus que la vie elle-même. C'est un encouragement à continuer de travailler."
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