Billetterie

The War Zone

de Tim Roth , Royaume-Uni , 1999

Pour Tom (Freddie Cunliffe) et ses 15 ans, la zone de guerre se trouve au cœur-même de sa famille. Ni pauvre, ni riche, et apparemment heureuse. Lorsque la famille quitte Londres pour la campagne du Devon, Tom se trouve confronté à la solitude et à l’ennui. Mais rien ne peut le préparer à la découverte du secret qui lie son père (Ray Winstone) à sa sœur Jessie (Lara Belmont), âgée de 16 ans. Terriblement seul, bouleversé, dévoré par une rage toute adolescente, Tom est décidé à faire éclater la vérité.

the-war-zoneTim Roth, acteur anglais à la carrière internationale, a déjà fortement imprégné le cinéma de son talent, notamment aux côtés du récipiendaire du Prix Lumière 2013, Quentin Tarantino (Reservoir Dogs en 1992, Pulp Fiction en 1994). Pour ses premiers pas derrière la caméra, Tim Roth choisit d’adapter le roman éponyme d’Alexander Stuart, dont le sujet est notamment l’inceste : « C’est un phénomène qu’il m’a semblé intéressant d’explorer d’un point de vue dramatique. D’abord, parce que les protagonistes de ce genre de drames dépassent des limites qu’on ne franchit pas d’ordinaire, mais aussi parce que l’inceste soulève toutes sortes de questions sur la responsabilité morale. » Le comédien fait preuve, pour son premier long métrage, d’une impressionnante maîtrise. La mise en scène est très sobre, avec des cadrages rigoureux délaissant toute volonté décorative, et refuse une issue positive au récit. Les paysages désolés et inquiétants reflètent l’isolement des personnages, les enfermant dans leurs blessures et leur incommunicabilité. Il aurait été facile pour Tim Roth de dresser un portrait totalement à charge du père, détestable par tous. Le cinéaste préfère la complexité et évite tout manichéisme. En effet, s’il déclare sans équivoque que « le seul à porter la responsabilité dans cette affaire, c’est le père », Roth montre avec finesse et justesse les brumes et incertitudes inhérentes à ces situations. Il ne se focalise pas sur l’inceste comme ressort de l’intrigue, mais plutôt comme révélateur d’un dysfonctionnement familial, aux ressorts psychologiques profondément aliénés. « Film très dérangeant, The War Zone signale la naissance d’un cinéaste qui cherche à sonder les territoires de la perturbation intérieure et de la folie avec la plus intransigeante distanciation. De cette exigence naissent parfois, au fil des ans, les œuvres maîtresses… » (Olivier De Bruyn, Positif, février 2000).

Le roman d’Alexander Stuart
Lors de sa sortie en 1989, le roman The War Zone d’Alexander Stuart fait l’objet de louanges et de controverses. Son sujet, la manière de le traiter, ne laissent pas indifférent. Au point que, quelques heures avant la remise du Grand Prix des Whitbread Awards qui lui avait été décerné, Alexander Suart se voit finalement retirer cet honneur, un des trois jurés ayant influencé les autres afin qu’ils reviennent sur leur choix.

De festival en festival
The War Zone est sélectionné dans de très nombreux festivals et souvent récompensé : Cannes, à la Quinzaine des Réalisateurs, Berlin, Édimbourg, Valladolid, Sundance…

Premières au cinéma
Lara Belmont et Freddie Cunliffe, respectivement Jessie et Tom, font dans The War Zone leurs débuts sur grand écran. Freddie Cunliffe est repéré par la directrice du casting alors qu’il accompagnait un ami. Lara Belmont est, quant à elle, remarquée sur le marché aux puces de Portobello à Londres. La future comédienne hésite : « J’ai bien réfléchi avant d’accepter ce rôle, à cause du sujet, mais je savais que Tim Roth voulait vraiment faire un film sincère. C’était capital pour moi. » Elle recevra un prix pour son interprétation lors des British Independent Film Awards en 1999.




The War Zone
Royaume-Uni, 1999, 1h38, couleurs, format 2.35
Réalisation : Tim Roth
Scénario : Alexander Stuart d’après son roman The War Zone
Photo : Seamus McGarvey
Musique : Simon Boswell
Montage : Trevor Waite
Décors : Michael Carlin
Costumes : Mary-Jane Reyner
Production : Sarah Radclyffe, Dixie Linder, Sarah Radclyffe Productions, Portobello Pictures
Interprètes : Ray Winstone (Dad), Lara Belmont (Jessie), Freddie Cunliffe (Tom), Tilda Swinton (Mum), Annabelle Apsion (l’infirmière), Kate Ashfield (Lucy), Colin Farrell (Nick), Aisling O’Sullivan (Carol), Megan Thorp (le bébé Alice), Kim Wall (le barman)

Présentation au Festival de Sundance : 29 janvier 1999
Présentation au Festival de Cannes : mai 1999
Sortie au Royaume-Uni : 3 septembre 1999
Sortie en France : 26 janvier 2000

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