Billetterie

Sleeping Beauty

Some Call it Loving

de James B. Harris , États-Unis , 1973

Robert Troy (Zalman King), musicien de jazz, vit dans un manoir en compagnie de Scarlett (Carol White) et Angelica (Veronica Anderson). Lorsqu’elles ne dorment pas ensemble, les deux jeunes femmes passent leurs journées à mettre en scène les fantasmes du jeune homme. Lors d’une fête foraine, Troy assiste à un spectacle où pour un dollar, de jeunes hommes essayent, par un baiser, de réveiller la jeune Jennifer (Tisa Farrow), une belle endormie. Troy décide alors de faire l’acquisition de la jeune femme et de la ramener au manoir.

sleeping-beautyComplice inséparable de Stanley Kubrick avec qui il s’associe (il sera producteur de L’Ultime Razzia - The Killing en 1956, Les Sentiers de la gloire - Paths of Glory en 1957, Lolita en 1962), James B. Harris passe à la réalisation en 1965 avec Aux postes de combat (The Bedford Incident), film qui s’articule autour de la guerre nucléaire et le pouvoir. Il attendra huit ans avant de pouvoir réaliser Sleeping Beauty. Ce film fut découvert en France par Pierre Rissient, qui l’accompagna jusqu’au Festival de Cannes. Œuvre à la tonalité très étrange, Sleeping Beauty fut perçu parfois comme confus : « Nombreux sont ceux qui perdent pied dès que le cinéaste se refuse à tracer une ligne de démarcation entre le fantastique et la réalité, c’est-à-dire départager nettement les scènes réelles et les scènes virtuelles de la fiction qu’il met en œuvre. » (Michael Henry, Positif, avril 1974). Changement de point de vue, mise en scène rompant avec les codes classiques, le film déroute. Néanmoins, il est considéré aujourd’hui comme une rareté et une véritable pépite des années 1970. Dans des propos recueillis par le journaliste et critique de cinéma Edouard Waintrop (Libération, novembre 2001), Harris raconte les modifications qu’il a opérées dans le scénario : « Un vieil Anglais en voyage au fin fond des États-Unis achète une femme plongée dans un profond sommeil, le clou d’un numéro de foire. Il l’emmène avec lui en Angleterre et consacre sa fortune à essayer de la réveiller. Parvenu à ses fins, il est déçu par cette femme, découvre une harpie qui le trompe avec son voisin. Et il la rendort pour l’éternité.» La fin étant totalement misogyne, le cinéaste décide alors de se focaliser « sur la peur des femmes trop belles qu’éprouvent les hommes. » Au-delà de l’absence de narration classique, le film distille une atmosphère onirique somptueuse, brumeuse et voilée.

John Collier
John Collier (1901-1980) est un poète et écrivain d’origine britannique, connu pour ses nouvelles, régulièrement publiées dans The New Yorker entre 1930 et 1950.
Scénariste pour Hollywood, il travaillera avec George Cukor pour Sylvia Scarlett (1935) et Her Cardboard Lover (1942), Robert J. Flaherty et Zoltan Korda pour Elephant Boy (1937) ou encore John Huston pour African Queen (1951). Ses romans et nouvelles seront aussi adaptés à la télévision et au cinéma comme ici avec Sleeping Beauty.

Jazzman
James B. Harris a fait de Troy, son personnage principal, un musicien de jazz. Ce milieu est bien connu du réalisateur car jazzman lui-même, il a joué dans un orchestre avant de se lancer dans la distribution puis la production de films. Mais ce n’est pas la seule raison. James B. Harris : « Le jazz a ceci de particulier que l’on passe son temps à exécuter des variations sur un thème. J’ai injecté cela dans la vie de Troy, qui, elle aussi, peut être conçue comme une série de variations sur un thème. »

Réception
Le film est sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes en 1973. L’accueil est loin d’être aussi bon aux États-Unis où le film est qualifié de bizarrerie. Sleeping Beauty reste très peu de temps à l’affiche, à cause de problèmes de distribution et d’un mauvais bouche-à-oreille. Cela ne l’empêchera pas de devenir par la suite un film-culte pour nombre de cinéphiles.

Sleeping Beauty (Some Call It Loving)
États-Unis, 1973, 1h43, couleurs (Technicolor), format 1.85
Réalisation & scénario : James B. Harris d’après la nouvelle Sleeping Beauty de John Collier
Photo : Mario Tosi
Musique : Richard Hazard
Montage : Paul Jasiukonis
Décors : Rodger Maus, Ray Storey
Costumes : Jax
Production : James B. Harris, James B. Harris Productions, Two World Film
Interprètes : Zalman King (Robert Troy), Carol White (Scarlett), Tisa Farrow (Jennifer), Richard Pryor (Jeff), Veronica Anderson (Angelica), Logan Ramsey (Carnival Doctor), Brandy Herred (la Pom-Pom girl), Ed Rue (Mortician), Pat Priest (l’infirmière), Joseph DeMeo (le barman)

Sortie aux États-Unis : 16 novembre 1973
Présentation au Festival de Cannes : 14 mai 1973
Sortie en France : 26 octobre 1973

Copie restaurée - Les Films du Camélia

Distributeur : Les Films du Camélia
Restauration réalisée par le laboratoire Technicolor à Los Angeles. Des travaux importants concernant l'image ont été effectués à partir du négatif original : dégraissage, correction des couleurs, nettoyage des saletés et colmatage des sillons et griffures. De même pour le son, grâce à un travail de rééquilibrage et d'uniformisation de la bande sonore, l’opération a permis de supprimer tous les craquelages et de restituer toutes les voix.


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