Billetterie

Les Nouveaux Messieurs

de Jacques Feyder , France , 1928

Suzanne (Gaby Morlay) est une jeune et jolie danseuse du corps de ballet de l’Opéra. Comme toutes ses amies, elle cherche protection auprès des députés de l’Assemblée nationale. D’abord entretenue par un riche aristocrate, le comte de Montoire-Grandpré (Henry Roussell), elle s’éprend de Jacques Gaillac (Albert Préjean), ex-électricien, syndicaliste, devenu jeune politicien de gauche. Les deux hommes politiques vont tour à tour bénéficier des faveurs de la belle.

les-nouveaux-messieursL’œuvre de Jacques Feyder est pleine de diversité, puisqu’il était capable de passer avec talent d’un film sombre (Thérèse Raquin, 1928) à une ambiance plus légère teintée d’ironie comme dans Les Nouveaux Messieurs. Jacques Feyder avait connu quelques problèmes lors du tournage de Carmen (1926), à cause de la comédienne Raquel Meller, qui lui avait été imposée. Lorsqu’il entreprend Les Nouveaux Messieurs, il souhaite avoir le champ libre pour le projet. Le ton satirique du film est étonnant, comme en témoigne l’attitude des fameux messieurs de l’Assemblée, qui, loin de s’étriper, mettent de côté leurs différents lorsqu’ils se retrouvent dans les salons de l’Opéra de Paris. Les jeunes femmes leur font oublier leurs divergences et la séquence du politicien qui fantasme sur les danseuses dans l’hémicycle demeure un moment d’anthologie, tant par l’audace de la mise en scène que par la description ironique d’un parlementaire. La scène créa une polémique qui interrogea Feyder : « Ce film m’a appris beaucoup de choses et m’a révélé brusquement des difficultés que j’ignorais, m’a ouvert des horizons imprévus sur l’importance sociale du cinéma. […] Miracle de la pellicule, de la projection mouvante ! Tout ce qu’elle offre se trouve comme gravé en lettres de feu, magnifié, provocant. Les moindres traits peuvent agiter la conscience populaire, amener des manifestations, ébranler la tranquillité publique. » (Jacques Feyder et Françoise Rosay, Le Cinéma notre métier, Pierre Cailler, 1946). Ce film consacra Feyder et les Américains le firent venir à Hollywood, où il travailla plusieurs années.

Décors
C’est le décorateur Lazare Meerson qui réalise le prodige de reconstituer la Chambre des députés dans les studios de Billancourt. Le décorateur travaille en même temps avec René Clair qui commence ses prises de vues pour Les Deux Timides (1928) sur le plateau voisin.

La pièce
Le film de Feyder est inspiré de la pièce Les Nouveaux Messieurs de Robert de Flers, de l’Académie française, et Francis de Croisset. Cette pièce eut un succès retentissant au Théâtre de l’Athénée. Gaby Morlay, qui y tenait déjà le rôle de Suzanne, l’a jouée plus de cinq cents fois !

Censure
Le film de Feyder soulève l’indignation des parlementaires, ce qui, étonnamment, ne fut pas le cas pour la pièce… Les députés font pression afin que le film soit interdit. Mais la presse proteste et milite en faveur du film. Les Nouveaux Messieurs sort donc finalement en avril 1929 (soit quatre mois après sa première présentation), mais dans une version amputée de quelques scènes pour « atteinte à la dignité des parlementaires ».

Les Nouveaux Messieurs
France, 1928, 2h09, noir et blanc, format 1.33
Réalisation : Jacques Feyder
Assistant réalisation : Marcel Carné
Scénario : Jacques Feyder, Charles Spaak, d’après la pièce Les Nouveaux Messieurs de Francis de Croisset et Robert de Flers
Photo : Maurice Desfassiaux, Georges Périnal
Décors : Lazare Meerson
Production : Films Albatros, Sequana Films
Interprètes : Gaby Morlay (Suzanne Verrier), Albert Préjean (Jacques Gaillac), Henry Roussell (le comte de Montoire-Grandpré), Charles Barrois (le directeur de théâtre), Guy Ferrant (le journaliste), Henry Valbel (le député Morin), Léon Arvel (le président), Gustave Hamilton (l’huissier), Georges Deneubourg (de Courcieux)

Sortie en France : 5 avril 1929

Copie restaurée - Cinémathèque française
Copie 35mm restaurée par la Cinémathèque française. D'après un négatif acquis en 1948, une première copie fut tirée en 1960, et l’année suivante, fut établi un élément de préservation positif. En 1990, Renée Lichtig élabora des cartons français et obtint un nouvel élément de tirage à partir du contretype de 1961, dont étaient issus tous les éléments circulant jusqu’alors. En 2011, la Cinémathèque française a établi de nouveaux éléments de préservation et de tirage en conservant les cartons fabriqués en 1990.

Ciné-Concert
Projection à l'Institut Lumière avec un accompagnement musical au piano par Nicolaï Della Guerra

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