Billetterie

Les Dix commandements

The Ten Commandments

de Cecil B. DeMille , États-Unis , 1956

Alors que le Pharaon règne sur l’Égypte, le peuple hébreu est réduit en esclavage. Apprenant qu’un libérateur doit naître, le souverain fait exterminer tous les nouveaux-nés juifs. L’un d’entre eux, Moïse, retrouvé sur le bord du Nil, est recueilli par Bithya (Nina Foch), fille du pharaon. Des années plus tard, Moïse (Charlton Heston), considéré comme prince d’Egypte, devient l’ennemi de Ramsès (Yul Brynner), fils du souverain Sethi (Cedric Hardwicke). Les deux hommes se disputent la main de Néfertari (Anne Baxter). Sethi meurt, Ramsès prend sa place et chasse Moïse hors d’Égypte. Devenu berger, c’est sur le mont Sinaï que celui-ci reçoit de Dieu l’ordre de libérer le peuple juif.

les-dix-commandements« Qui dit DeMille dit Hollywood et réciproquement. Il symbolise toujours tout ce que les gens sérieux méprisent dans le cinéma américain, mais aussi tout ce que ce cinéma a d’unique. » (Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon,  50 ans de cinéma américain, Nathan, 1995). Les Dix Commandements est incontestablement un film indétrônable du panthéon cinématographique. Cecil B. DeMille livre une seconde fois (il avait déjà choisi le même sujet en 1923) sa conception des Dix commandements. Mais cette fois-ci, les moyens mis en œuvres sont colossaux. Pendant trente ans, DeMille amasse méthodiquement toutes les informations disponibles sur cette période, afin d’atteindre la perfection historique. « Nous avons consulté mille neuf cents livres et périodiques, réuni près de trois cents photos, et utilisé les archives de bibliothèques en Amérique, Europe et Australie. Pour la période de la vie de Moïse qui nous concerne, nous nous sommes adressés aux anciens historiens, Philon d’Alexandrie, Flavius Josèphe et Eusèbe de Césarée qui avaient consulté des écrits antérieurs. » Chaque détail est étudié, rien n’est laissé au hasard, faisant du film l’exemple le plus achevé de l’art épique du cinéaste. Lorsqu’il évoque son ambition, DeMille déclare : « Les Dix Commandements est le film le plus moderne que j’aie jamais fait. Les idéologies nées de la passion et d’un orgueil sont puissantes. J’espère que les spectateurs auront compris cela, au-delà du grand spectacle. » À noter particulièrement les performances de Charlton Heston et Yul Brynner. Les deux adaptations que DeMille aura livrées sont bien différentes, la première ayant pour toile de fond l’histoire biblique au profit d’une intrigue moderne, alors que la seconde respecte rigoureusement la succession des Saintes Écritures pour en faire une gigantesque épopée. Le cinéaste de Jeanne d’Arc (1917), Cléopâtre (1934), Les Naufrageurs des mers du Sud (1942), ou encore Samson et Dalila (1949), considère Les Dix Commandements comme son testament cinématographique, dans lequel il atteint les sommets du grandiose et du pathétique.

Auto-remake
DeMille a déjà réalisé en 1923 une première version des Dix Commandements. Cette version muette tournée au Mexique fut un succès, mais le réalisateur décide d’en faire un remake en 1956. Pendant trente ans, il n’a cessé d’y penser, accumulant une impressionnante documentation. Le réalisateur est d’ailleurs coutumier de cette pratique : en 1918, il tourne Un cœur en exil (The Squaw Man), remake du Mari de l’indienne (The Squaw Man, 1914).

Un film gigantesque
Pour ce film colossal, le travail sur le scénario dure trois ans : des égyptologues et des spécialistes de l’Ancien Testament sont consultés. Les moyens sont énormes : budget de 13  millions de dollars, 30 000 figurants, 5 000 chars, 8 000 chevaux. Les décors représentant les Portes Géantes de Per-Ramsès seront les plus gigantesques construits à l’époque. Ce sera d’ailleurs un des arguments de promotion du film lors de sa sortie.

La volonté d’un géant
Cette fois-ci, DeMille peut tourner sur les lieux même de l’action et non au Mexique. L’équipe séjourne trois mois en Égypte. Mais le réalisateur à 78 ans et les conditions difficiles de ce tournage en plein désert manquent d’avoir raison de sa santé. Il est frappé d’une crise cardiaque, mais revient dès le lendemain sur le plateau…

Philanthropie
Le film engrangera des recettes colossales. Mais son réalisateur n’en touchera pas un seul dollar : «  Je les lègue à tout jamais à un fonds destiné à subventionner des œuvres charitables, religieuses et éducatives, dont je ne serai même pas l’un des administrateurs.  »

Un oscar !
En 1957, le film remporte un Oscar pour les effets spéciaux. Il était pourtant nominé sept fois.




Les Dix Commandements (The Ten Commandments)
États-Unis, 1956, 3h40, couleurs (Technicolor), format 1.85
Réalisation : Cecil B. DeMille
Scénario : Aeneas MacKenzie, Jesse L. Lasky Jr., Jack Gariss et Fredric M. Frank d’après les Saintes Écritures et d’autres œuvres anciennes et modernes
Photo : Loyal Griggs
Musique : Elmer Bernstein
Montage : Anne Bauchens
Décors : Sam Comer, Ray Moyer
Costumes : Edith Head, Ralph Jester, John Jensen, Dorothy Jeakins, Arnold Friberg
Production : Cecil B. De Mille, Paramount, Motion Picture Associates
Interprètes : Charlton Heston (Moïse), Anne Baxter (Néfertari), Yvonne De Carlo (Séphora), John Derek (Joshua), Nina Foch (Bithyah), Judith Anderson (Memnet), John Carradine (Aaron), Henry Wilcoxon (Pentaour), Yul Brynner (Ramsès), Edward G. Robinson (Dathan), Debra Paget (Lilia), Sir Cedric Hardwicke (Sethi), Martha Scott (Yochebed), Vincent Price (Baka)

Sortie aux Etats-Unis : 5 octobre 1956
Sortie en France : 17 janvier 1958

Distribution : Swashbuckler
En avant-première de sa ressortie en salles le 30 octobre 2013.



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