Les Amours de minuit

En 1926, Marc Allégret part au Congo avec André Gide, dont il est le secrétaire officiel. C’est là que tout commence pour lui. Il revient en France avec un documentaire, Voyage au Congo (1927), dont le ton résolument anticolonialiste fait grand bruit. Alors qu’Augusto Genina est en plein tournage de La Femme en homme (1931), il demande à Marc Allégret, qui vient de réaliser Mam’zelle Nitouche, de lui prêter main forte sur Les Amours de minuit. Le film connaîtra des retombées positives, et un accueil critique favorable : « Augusto Genina aime les trains ; nul mieux que lui ne sait en illustrer la mélancolique atmosphère. Départs, locomotives haletantes, brouhaha assourdissant, la fuite dans l’espace et le temps ; c’est là une source de poésie incontestable. […]. Quant à la distribution, elle est parfaitement à la hauteur de cette œuvre intéressante qui échappe presque tout au long au caractère conventionnel que pouvait lui conférer son intrigue. » (Robert Curel, Cinémonde, janvier 1931). Les acteurs sont remarquables, parmi lesquels on reconnaît Danièle Parola, qui participera notamment à La Veuve joyeuse d’Ernst Lubitsch en 1934, et Pierre Batcheff, le héros d’Un chien andalou de Luis Buñuel. Les frères Prévert, Jacques et Pierre, font une brève apparition. Après ce film, Marc Allégret, aidé par son ami le producteur Pierre Braunberger, deviendra un des grands réalisateurs du cinéma des années 1930 – Fanny (1932), Lac aux Dames (1934), Sous les yeux d’Occident (1936), Entrée des artistes (1938). Les Amours de minuit a été restauré par la Cinémathèque française en 2008 à partir d’un négatif original conservé aux Archives françaises du film et d’éléments conservés dans ses collections. Les travaux ont été menés en collaboration avec Les Films du Jeudi.

DEUX VERSIONS
Il existe deux versions du film : Les Amours de minuit, la version française,  réalisé par Augusto Genina et Marc Allégret et Mitternachtsliebe, la version allemande, toujours réalisé par Augusto Genina, mais cette fois ci accompagné par Carl Froelich. Les deux films sont sortis en 1931.

EN FAMILLE
Sur le plateau, Yves Allégret alors âgé de 25 ans, frère cadet du réalisateur,  est assistant. Deux ans plus tard, il se lance lui aussi dans la réalisation, d’abord des courts métrages, puis un premier long en 1940, Tobie est un ange. En 1949, ce sera Une si jolie petite plage, également programmé pendant Lumière 2013.