Le vent se lève est l’œuvre ultime de Miyazaki. Le Maestro japonais a en effet annoncé que ce serait son dernier film en tant que réalisateur. Un adieu assumé sans tristesse par le cinéaste, et qui ne signifie pas la fin de toute activité au sein du précieux studio Ghibli. Comme il a tenu à le préciser, alors que Le vent se lève était présenté au Festival de Venise en septembre dernier, « ce film n’est pas testamentaire. Un film testamentaire, c’est ce que l’on réalise lorsque l’on est mourant. » Si le film n’est pas testamentaire, la dimension partiellement autobiographique de cet ultime projet interpelle. Hayao Miyazaki, né en 1941, l’année de Pearl Harbor, raconte, dans Le vent se lève, la vie de l’ingénieur Horikoshi, qu’il dépeint plus comme un artiste et un rêveur que comme un technicien, créateur du chasseur Zéro, arme de guerre. Possible alter ego du cinéaste, qui après des études très sérieuses d’économie et de sciences politiques, a finalement rejoint au sein de la Tôei Animation un groupe de recherches sur la littérature enfantine.
Le film a reçu un accueil triomphal lors de sa sortie durant l’été 2013 au Japon, à peine entaché par un début de polémique, inévitable pour un film qui traite d’une période aussi douloureuse pour le pays et ses voisins. Des voix chinoises et coréennes ont dénoncé une apologie d’un Japon militariste. Sans doute n’auront-elles pas pris la peine de voir le film, au message clairement pacifiste, et dans la droite ligne des convictions affichées depuis longtemps par le cinéaste. Cela ne devrait d’ailleurs rien changer à l’accueil du film dans ces deux pays, tant Miyazaki y est populaire. Le public fidèle aura compris qu’une fois de plus le cinéaste refuse tout simplisme, au profit d’une profonde empathie avec la condition humaine. Il nous invite au rêve, à travers ses images désormais universelles de nuages flottants et de champs infinis battus par les vents.
Première pour Miyazaki
Le film est basé sur un livre et sur des faits réels. C’est une première pour le cinéaste, plus habitué aux fictions ayant une part de fantastique, de songe et de poésie.
Obsession aéronautique
Comme le héros de son film, la fascination de Miyazaki pour l’aviation lui vient dès l’enfance. Son père et son oncle étaient avionneurs et travaillaient au sein de leur propre entreprise. Cette fascination pour les machines volantes (plus ou moins conventionnelles…) se retrouve dans ses films, Nausicaä de la vallée du vent (Kaze no tani no Naushika, 1984), Le Château dans le ciel (Tenkû no shiro Rapyuta, 1986), Mon voisin Totoro (Tonari no Totoro, 1988) ou encore Porco Rosso (Kurenai no buta, 1992).
Le dernier vol
Le vent se lève est présenté à la Mostra de Venise en septembre 2013. Excusé pour son absence, Hayao Miyazaki profite de l’occasion pour faire annoncer que ce film sera son dernier, après avoir réalisé onze longs métrages, des courts métrages, des séries TV...
Le vent se lève... il faut tenter de vivre (Kaze tachinu)
Japon, 2013, 2h06, couleurs, format 1.85
Réalisation & scénario : Hayao Miyazaki d’après la nouvelle Kaze Tachinu de Tatsuo Hori
Photo : Atsushi Okui
Direction artistique : Yoji Takeshige
Animation : Kitaro Kosaka, Hitomi Tateno
Musique : Joe Hisaishi
Montage : Takeshi Seyama
Production : Toshio Suzuki, Dentsu Hakuhodo, Studio Ghibli, Nippon Television Network
Présentation à la Mostra de Venise : 1er septembre 2013
Sortie au Japon : 20 juillet 2013
Sortie en France : début 2014
Avant première - Disney Wild Bunch
Ce site nécessite l'utilisation d'un navigateur internet plus récent. Merci de mettre à jour votre navigateur Internet Explorer vers une version plus récente ou de télécharger Mozilla Firefox. :
http://www.mozilla.org/fr/firefox