Billetterie

Le Tombeau des lucioles

Hotaru no haka

de Isao Takahata , Japon , 1988

Japon, été 1945. Les B-29 américains déversent plusieurs milliers de tonnes de bombes incendiaires sur Kobé. La ville s’embrase, les victimes sont innombrables. Il ne reste qu’un paysage d’apocalypse. Seita, un adolescent de 14 ans et sa petite sœur, Setsuko, 4 ans, orphelins à la suite des bombardements, vont s’installer chez leur tante. Mais celle-ci leur fait vite comprendre qu’ils sont une gêne pour la famille. L’adolescent décide de quitter la maison avec sa petite sœur. Réfugiés dans un bunker désaffecté, Seita et Setsuko vivent des jours heureux et des nuits illuminées par des milliers de lucioles. Mais bientôt la nourriture vient à manquer.

le-tombeau-des-luciolesLorsque Le Tombeau des lucioles sort en France en 1996, huit ans après le Japon, c’est un véritable choc esthétique et émotionnel. Les spectateurs commencent à peine à découvrir l’école d’animation japonaise, longtemps méprisée car réduite aux productions bon marché qui ont envahi la télévision française dans les années 1970, achetées à des studios qui répondent à des impératifs commerciaux drastiques. Le résultat : des dessins animés aux scénarios standardisés et une grande pauvreté de l’animation, mais qui vont permettre l’émergence de nouveaux artistes, dont Isao Takahata. Né en 1935 dans la province de Mie, il intègre les célèbres et puissants studios de la Tôei Animation, directement après ses études de littérature française à l’université de Tokyo. Dès 1968, avec sa première série, Horus fils du Soleil, coréalisée avec Hayao Miyazaki, il s’impose comme l’un des meilleurs animateurs de sa génération. Suite au succès de Goshu joue du violon (Celo no goshu, 1982), il décide de travailler sur ses nouveaux projets en toute indépendance, et fonde avec Miyazaki le studio Ghibli, qui va définir les nouveaux critères d’excellence de la Japanimation.
Tous les films d’Isao Takahata sont adaptés d’œuvres littéraires et Le Tombeau des lucioles ne fait pas exception. En l’occurrence, un récit historique et réaliste, là où Miyazaki préfère explorer des mondes imaginaires et merveilleux. Ce naturalisme et cet enracinement dans le quotidien sont la marque du cinéma de Takahata. À ceux qui ont pu s’étonner du choix d’un sujet aussi dur pour un dessin animé, il rétorque : « Que Le Tombeau des lucioles soit un film d’animation ne signifie pas qu’il doive épargner le spectateur. La guerre est une chose monstrueuse, horrible. Des enfants meurent. Pour ce film, j’ai recherché une manière simple mais directe de montrer les choses, la mort. Les spectateurs, même les plus jeunes, prennent ainsi conscience de la réalité, de la vérité. Personne ne me l’a reproché au Japon. Tous ont compris le film, l’ont accepté. »

Sensibilité européenne
Isao Takahata choisit, comme à son habitude, de réaliser une adaptation littéraire. Cet amoureux de la littérature et de la culture française voue une passion à l’œuvre de Grimault : « Mon admiration pour Paul Grimault et Le Roi et l’Oiseau est la même depuis toujours. Je dois même confesser que, si je me suis consacré corps et âme à ce cinéma, c’est grâce à ce chef-d’œuvre et au texte de Jacques Prévert. […] Paul Grimault me tient particulièrement à cœur. Sans doute parce qu’il est parvenu, plus que tout autre, à marier littérature et animation. »

Récit autobiographique
La nouvelle La Tombe des lucioles que Isao Takahata a choisi d’adapter est un livre autobiographique, devenu culte au Japon. Son auteur, Akiyuki Nosaka, né en 1930, est en fait le personnage de Seita. Orphelin de mère, il est confié par son père à une famille adoptive. Mais à l’été 1945, lorsque sa mère adoptive décède dans les bombardements américains, il erre dans les décombres avec sa petite sœur. Cette dernière meurt de misère et de faim, l’adolescent lui survit.




Le Tombeau des lucioles (Hotaru no haka)
Japon, 1988, 1h29, couleurs (Technicolor), format 1.85
Réalisation & scénario : Isao Takahata d’après la nouvelle La Tombe des lucioles d’Akiyuki Nosaka
Photo : Nobuo Koyama
Direction artistique : Nizou Yamamoto
Effets spéciaux : Kunji Tanifuji
Animation : Yoshifumi Kondô
Musique : Michio Mamiya
Montage : Takeshi Seyama
Production : Toru Hara, Ryoichi Sato, Shinchosha Company, Studio Ghibli

Sortie au Japon : 16 avril 1988
Sortie en France : 19 juin 1996

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