Billetterie

Le Retour

Coming Home

de Hal Ashby , États-Unis , 1978

Los Angeles, 1968. Après le départ pour le Vietnam de son mari Bob (Bruce Dern), capitaine dans les Marines, Sally Hyde (Jane Fonda) devient bénévole au sein d’un hôpital pour vétérans. Dans le pavillon des paraplégiques auquel elle a été affectée, elle retrouve Luke Martin (Jon Voight), un ancien camarade de lycée ayant perdu l’usage de ses jambes au combat. D’abord intimidée par son hostilité et ses accès de violence, Sally parvient progressivement à établir une relation avec Luke. Un jour, Bob revient du Vietnam.

le-retourL’un des premiers films à évoquer le choc post-traumatique de l’après-guerre du Vietnam, Le Retour fut tourné en 1978, dix ans après l’offensive du Têt et l’assassinat de Bob Kennedy. Installé comme cinéaste de la contre-culture, Ashby s’est associé pour ce projet à Jane Fonda, à la fois actrice et productrice, devenue l’une des chefs de file de la contestation contre la guerre du Vietnam : « Nous avons porté ce film pendant six ans. Quand j’en ai eu l’idée, après avoir parlé avec des soldats gravement blessés, nous étions en 1973 et personne n’était prêt à financer un film pareil. Je ne sais d’ailleurs pas qui le tournerait aujourd’hui. » Une des spécificités du travail d’Ashby est la place prépondérante de la musique des années 1960 dans son récit, comme si les chansons étaient parfois les supports de la narration. Dans Le Retour, on peut notamment entendre dans leur intégralité Just Like A Woman de Bob Dylan, ou encore Sympathy For The Devil des Rolling Stones. Ashby a toujours décontenancé les critiques – Le Retour ne les rassura pas, alors qu’il apparaît aujourd’hui comme un film trop oublié. Mais le public suivit, même si Le Retour souffrit de la comparaison avec Voyage au bout de l’enfer (The Deer Hunter, Michael Cimino, 1978) qui reçut la même année l’Oscar du meilleur film et du meilleur réalisateur. Le Retour remporta le Prix d’interprétation masculine à Cannes en 1978, ainsi que les Oscars du meilleur acteur et meilleure actrice pour Jon Voight et Jane Fonda. Le prix fut remis par Francis Ford Coppola, très inquiet de ces succès alors qu’il peinait à terminer Apocalypse Now (1979).

La magie du montage
Alors que l’ingénieur du son Jeff Wexler (fils du directeur de la photo Haskell Wexler) doutait de la première fin prévue par Ashby sur le film, Haskell lui répondit : « Laisse tomber, tu connais Hal, tu sais ce qu’il est capable de faire au montage ! » Effectivement, la magie avait une fois de plus opéré en salle de montage, rappelle Jeff  : « Il a transformé cela en une scène magnifique qui a sûrement valu son Oscar à Jon. »

Des rapports sous tension
Jerome Hellman, producteur, douta d’abord de la possibilité de travailler sereinement avec Ashby, dont la réputation l’avait précédé. « Cela n’a pas toujours été rose. Hal avait tendance à considérer tout commentaire comme une critique, un empiètement sur son domaine réservé. Je comprenais que quelque chose lui avait déplu lorsque soudain il refusait de me voir. »

Un engagement politique
Dans les années 1960, Jane Fonda devient une des figures les plus en vue de l’Amérique contestataire. Féministe, militante des droits civiques pour la communauté afro-américaine, soutien de Huey P. Newton, leader des Black Panthers, elle s’engage publiquement contre la guerre du Vietnam et le gouvernement américain, devenant co-auteur du documentaire de Haskell Wexler, Introduction to the Enemy. Pour Le Retour, elle participe au scénario du film, développant la trame originale avec Nancy Dowd.

Pluie d’oscars
Le Retour a obtenu trois Oscars en 1979 : meilleur acteur pour Jon Voight, meilleure actrice pour Jane Fonda et meilleur scénario original pour Waldo Salt et Robert C. Jones. Bruce Dern, qui joue le rôle du mari, ne sera pas récompensé. Mais il vient de l’être à Cannes 2013 pour le film d’Alexander Payne, Nebraska.

Le Retour (Coming Home)
États-Unis, 1978, 2h07, couleurs, format 1.85
Réalisation : Hal Ashby
Scénario : Waldo Salt, Robert C. Jones, d’après une histoire de Nancy Dowd
Photo : Haskell Wexler
Musique : The Beatles (Hey Jude, Strawberry Fields Forever), Big Brother & The Holding Company feat. Janis Joplin (Call On Me), Tim Buckley (Once I Was), Buffalo Springfield (Expecting To Fly, For What It’s Worth), Chambers Brothers (Time Has Come Today), Bob Dylan (Just Like A Woman), Aretha Franklin (Save Me), Richie Havens (Follow), Jimi Hendrix (Manic Depression), Jefferson Airplane (White Rabbit), The Rolling Stones (Out Of Time, No Expectations, Jumpin’ Jack Flash, My Girl, Ruby Tuesday, Sympathy For The Devil), Simon & Garfunkel (Bookends), Steppenwolf (Born To Be Wild)
Montage : Don Zimmerman
Décors : Michael Haller, George Gaines
Costumes : Ann Roth
Production : Jerome Hellman, Jerome Hellman Productions Inc., Jayne Productions Inc.
Interprètes : Jane Fonda (Sally Hyde), Jon Voight (Luke Martin), Bruce Dern (Capitaine Bob Hyde), Penelope Milford (Viola Munson), Robert Carradine (Bill Munson), Robert Ginty (sergent Dink Mobley), Mary Gregory (Martha Vickery), Kathleen Miller (Kathy Delise), Beeson Carroll (capitaine Earl Delise), Willie Tyler (Virgil), Louis Carello (Bozo), Charles Cyphers (Pee Wee), Olivia Cole (Corrine), Tresa Hughes (l’infirmière Degroot), Bruce French (Dr. Lincoln), Mary Jackson (Fleta Wilson), Tim Pelt (Jason), Richard Lawson (Pat)


Sortie aux États-Unis : 15 février 1978
Présentation au Festival de Cannes : 26 mai 1978
Sortie en France : 14 juin 1978

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