Billetterie

Le Propriétaire

The Landlord

de Hal Ashby , États-Unis , 1970

Un jeune homme de bonne famille, désœuvré, Elgar Enders (Beau Bridges), fait l’acquisition d’un immeuble dans Brooklyn. Il envisage de le retaper de fond en comble et d’en faire un mausolée pour un lustre, énorme œuvre d’art psychédélique. Il quitte donc son extravagante famille des beaux quartiers pour les locataires peu ordinaires d’un quartier noir de New York.

le-proprietaireNé en 1929, Hal Ashby commence dans le métier au début des années 1950. Longtemps assistant monteur, il devient, à partir de 1964, le monteur attitré de Norman Jewison (Le Kid de Cincinnati, L’Affaire Thomas Crown). C’est ce dernier, empêché, qui lui confie le scénario du Propriétaire. Le tournage en extérieurs se déroule notamment à Long Island, à Brooklyn et à Greenwich Village. Le film est adapté d’un roman de Kristin Hunter, dans lequel le candide Elmer, fils à papa de la riche et blanche Amérique, s’encanaille en devenant propriétaire d’un immeuble dans un quartier noir de la ville. Il espère tout d’abord déloger les habitants pour son projet de lustre géant. De la folie tyrannique de sa famille, il passe à celle de ses nouveaux voisins. D’un ton acide et ironique, Ashby auréole son premier film d’une teinte comique grinçante : « Une vraie comédie américaine, superbement photographiée et admirablement interprétée, écrit Michel Capdenac dans Les Lettres françaises. Pour une première œuvre, nous sortons de l’ordinaire : l’innocence a des démons et les démiurges qu’elle mérite. Il est bon que les jeunes loups aient des crocs et sachent mordre. » Jamais loin de la farce, le cinéaste égratigne en quelques plans vitriolés une bourgeoisie obtuse et s’attaque en douceur aux limites de la rencontre de deux communautés. À l’aube d’une décennie qui va révéler une nouvelle génération du cinéma américain, le déjà quarantenaire Ashby ne passe donc pas inaperçu. Au-delà des éloges sur l’accompagnement musical et la bande-son, chacun souligne une réalisation sophistiquée, ainsi qu’une aisance stupéfiante pour un premier film. Ashby se refuse à une unité de ton et use de toute la palette technique dont il dispose : grande fluidité dans l’alternance des plans, superbe photographie, brillante maîtrise du rythme, tout cela foisonne et augure de grands moments de réalisation.

Norman Jewison et Hal Ashby
Monteur de formation, Ashby restera toujours celui de ses propres films.  Il travaille avec William Wyler ou George Stevens, et dans les années 1960,  devient le monteur de Norman Jewison sur plusieurs films dont L’Affaire Thomas Crown  (The Thomas Crown Affair, 1968). Lorsqu’il passe à la réalisation avec Le Propriétaire,  Norman Jewison le soutient et produit le film.

Ashby oscarisé
Le même Jewison lui permettra d’obtenir un Oscar : Hal Ashby le reçoit pour son montage de Dans la chaleur de la nuit (In the Heat of the Night, 1967).

Le Propriétaire (The Landlord)
États-Unis, 1970, 1h52, couleurs, format 1.85
Réalisation : Hal Ashby
Scénario : Bill Gunn, d’après le roman The Landlord de Kristin Hunter
Photo : Gordon Willis
Musique : Al Kooper
Montage : William A. Sawyer, Edward Warschilka
Décors : John Godfrey
Costumes : Domingo A. Rodriguez
Production : Norman Jewison, Cartier Productions, The Mirisch Corporation
Interprètes : Beau Bridges (Elgar Enders), Pearl Bailey (Marge), Diana Sands (Fanny), Louis Gossett Jr. (Copee), Douglas Grant (Walter Gee), Mel Stewart (professeur Duboise), Lee Grant (Mme Enders), Walter Brooke (M. Enders), Susan Anspach (Susan), Robert Klein (Peter), Will Mackenzie (William Jr.), Gretchen Walther (Doris), Stanley Greene (Heywood), Marki Bey (Lanie)


Sortie aux États-Unis : 20 mai 1970
Sortie en France : 1er septembre 1971

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