Billetterie

La Dernière corvée

The Last Detail

de Hal Ashby , États-Unis , 1973

Buddusky (Jack Nicholson) et Mulhall (Otis Young), sous-officiers de carrière de la U.S. Navy, durs à cuire de réputation, sont chargés de conduire un jeune marine, Meadows (Randy Quaid), de la base de Norfolk à la prison navale de Portsmouth. Meadows a été condamné à huit ans de détention pour avoir essayé de voler quarante dollars dans un tronc de charité. Dès le début du voyage en bus, ils se prennent de sympathie pour leur jeune prisonnier qui s’avère être un kleptomane peu doué.

la-derniere-corveeAdapté du livre éponyme de Darryl Ponicsan, le film fut acclamé par la critique américaine. Moins immédiatement fameux que son prédécesseur Harold et Maude, il permit à Ashby de confirmer un talent qui continue d’inspirer des gens comme Alexander Payne, Judd Apatow ou encore Wes Anderson. L’intrigue se construit ici autour d’un trio improbable qui entame un voyage pour se rendre dans une prison. En route, un lien d’amitié se tisse entre les deux officiers et le marin. Buddusky est alors déterminé à faire vivre au jeune homme des moments inoubliables avant son incarcération. Randy Quaid, qui interprète Meadows, garde un souvenir impérissable de sa collaboration avec Hal Ashby : « La Dernière corvée est un chef-d’œuvre, avec une puissance silencieuse, plein de compassion et à tout moment ponctué par son regard drôle et décalé. Avec le brio d’un non-conformiste, il a convaincu les studios de soutenir sa vision. Quand le studio voulait Burt Reynolds et David Cassidy, Hal a insisté sur Jack et un gosse de Texas dégingandé et inconnu, moi. Hal détestait la timidité et remettait en question l’autorité, et c’est dans ce contexte qu’il a fait son meilleur travail. Lui et son art nous manquent profondément dans cette époque corporate et banale. » Comme d’habitude, Hal Ashby signe une histoire à l’apparence parfois légère pour mieux servir son propos contestataire, souvent teinté d’amertume. En effet, huit ans de prison pour avoir volé quarante dollars, « la note est salée », comme le dit Buddusky. D’autant plus dérisoire qu’on est en pleine débâcle de la guerre du Vietnam, renforçant par comparaison la lourdeur de la sanction. Pour le quarantième anniversaire du film, Sony Pictures a souhaité le faire redécouvrir et a effectué une restauration numérique en 4 K. On suit avec délectation ce petit groupe rocambolesque, dont l’interprétation valut aux trois comédiens de nombreuses nominations dans les festivals internationaux. Jack Nicholson, Prix d’interprétation à Cannes, confirme son incroyable charisme qui ne se démentira plus, tandis qu’Hal Ashby construit une mise en scène fluide et parfaitement maîtrisée : « J’ai beaucoup de chance d’avoir débuté comme monteur. Cela vous donne la meilleure éducation possible pour pouvoir faire des films. On étudie la technique, les décors, les costumes, l’éclairage et les lieux de tournage. Mais ce qui est le plus intéressant, c’est la mise en scène ».

Robert Towne
La Dernière Corvée est le premier film dont Robert Towne signe entièrement le scénario. Auparavant, il a déjà travaillé sur plusieurs films dont Bonnie and Clyde d’Arthur Penn (1967). C’est aussi un très bon ami de Jack Nicholson, comme le producteur Gerald Ayres. Ce sont d’ailleurs eux deux qui pensent à l’acteur pour le rôle principal. Robert Towne est aussi l’auteur du Chinatown de Roman Polanski (1974).

Jack Nicholson
Lorsqu’il tourne La Dernière Corvée, Jack Nicholson sort de deux rôles forts, dans Easy Rider de Dennis Hopper (1969) et Cinq pièces faciles de Bob Rafelson (Five Easy Pieces, 1970). Il devient un acteur essentiel du cinéma américain des années 1970, représentant de ce que quelques journalistes appellent le « Nouvel Hollywood ». Sa performance dans La Dernière Corvée est récompensée du Prix d’interprétation au Festival de Cannes en 1974.

Randy Quaid
Randy Quaid, lui, en est à ses débuts. C’est Peter Bogdanovich qui le lance en 1971 en lui donnant un rôle dans La Dernière Séance (The Last Picture Show). Il a depuis une longue carrière, entre cinéma et télévision, passant de blockbusters comme Independence Day de Roland Emmerich (1996) à des productions plus indépendantes, tel Le Secret de Brokeback Mountain d’Ang Lee (Brokeback Mountain, 2005).



La Dernière corvée (The Last Detail)
États-Unis, 1973, 1h44, couleurs (Metrocolor), format 1.85
Réalisation : Hal Ashby
Scénario : Robert Towne d’après le roman The Last Detail de Darryl Ponicsan
Photo : Michael Chapman
Musique : Johnny Mandel
Montage : Robert C. Jones
Décors : Michael Haller
Costumes : Ted Parvin
Production : Gerald Ayres, Columbia Pictures, Bright-Persky Associates, Acrobat Productions
Interprètes : Jack Nicholson (Buddusky), Otis Young (Mulhall), Randy Quaid (Meadows), Clifton James (le maître d’armes), Carol Kane (la jeune prostituée), Michael Moriarty (Marine O.D.), Luana Anders (Donna), Nancy Allen (Nancy), Gerry Salsberg (Henry), Don McGovern (le barman), Pat Hamilton (Madame), Michael Chapman (le chauffeur du taxi), Jim Henshaw (Sweek)


Sortie aux États-Unis : 11 février 1974
Sortie en France : 22 mai 1974

COPIE  RESTAURÉE
Sony Columbia
Avant-première mondiale

Distributeur : Park Circus
Le film été restauré en 4K à Colorworks, Sony Pictures. Le négatif original a été scanné en 4K à Cineric, à New York. La restauration numérique de l’image pour la correction des défauts a été achevée à Prasad Corporation en Inde et à MTI Film à Los Angeles, et la restauration du son à Chace Audio by Deluxe. La création du Master 4K, l’étalonnage, la fabrication du DCP 4K et des éléments 35mm de conservation ont été achevés à Colorworks. Restauration supervisée par Grover Crisp, pour Sony Pictures. Ressortie en salles le 13 novembre 2013.



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