Vol, mensonge, harcèlement sexuel, violence et menace à l’arme blanche, voici un florilège des multiples activités de notre héros, qui, jamais à court d’idées et toujours en pointe, souhaite se lancer dans le commerce de la drogue. Ce film de série B, revêtu de tous ses codes, fascinant dans ce qu’il dit sur son époque, connut un très gros succès lors de sa sortie. Sa qualité doit beaucoup à la performance de Russ Tamblyn, qui ose tout, avec un naturel confondant, avant la consécration qu’il connaîtra avec le personnage de Riff dans West Side Story (Robert Wise et Jerome Robbins, 1961). Quentin Tarantino, en hommage à sa performance dans Jeunesse droguée, lui a confié un rôle dans Django Unchained. Le film, lancé à grands renforts de sensibilisation à la drogue et de messages angoissants, vaut autant par ses qualités cinématographiques que pour son message anti-stupéfiants. Il fait la part belle aux sous-cultures de l’époque : le club de poésie, les drag-racers (courses de vitesse pied au plancher), les beatniks, devenant une sorte de conte édifiant sur les faux-semblants de la jeunesse. Yves Boisset, critique dans Cinéma 59 (août 1959) : « Film remarquablement fait, dont la sécheresse implacable tranche sur la mièvrerie froufroutante. Document exceptionnel sur la jeunesse américaine, […] aux scènes de violence et érotiques menées avec maestria. Signalons que c’est la première fois depuis la guerre, qu’on voit dans un film une Américaine les seins nus : gloire en soit rendue à Jack Arnold ! »
Carte blanche
C’est Quentin Tarantino qui a choisi ce film et qui apporte à Lyon sa copie personnelle. Cadeau !
Jerry Lee Lewis
Le chanteur américain, pionnier du rock’n roll avec Elvis Presley, fait sa première apparition sur grand écran dans Jamboree ! (Roy Lockwood, 1957), quelques mois seulement avant Jeunesse droguée, et un an après ses premiers enregistrements dans les studios Sun de Sam Phillips. Mais ce début de carrière au cinéma est très vite contrarié : la controverse autour de son mariage avec sa cousine de 13 ans lui ferme nombre de portes et ses disques sont interdits. L’auteur de Great Balls Of Fire et High School Confidential (chanson titre du film de Jack Arnold) devra attendre le milieu des années 1960 pour revenir sur le devant de la scène.
Promotion coup de poing
Afin de faire la promotion du film, le distributeur propose quelques phrases publicitaires, plus ou moins tapageuses : « Perdus dans la jungle du crime… », « L’enfer de la jeunesse délinquante… », « Derrière les murs de l’école régnait la loi du gang ! », ou encore « Un film qui ne triche pas avec le plus douloureux des problèmes ! »
Jeunesse droguée (High School Confidential)
États-Unis, 1958, 1h25, noir et blanc, format 2.35
Réalisation : Jack Arnold
Scénario : Robert Blees, Lewis Meltzer
Photo : Harold J. Marzorati
Musique : Albert Glasser
Montage : Ben Lewis
Décors : Henry Grace, Arthur Krams
Production : Albert Zugsmith, Albert Zugsmith Productions
Interprètes : Russ Tamblyn (Tony Baker, alias Mike Wilson), Jan Sterling (Arlene Williams), John Drew Barrymore (J. I. Coleridge), Diane Jergens (Joan Staples), Mamie Van Doren (Gwen Dulaine), Ray Anthony (Bix), Jackie Coogan (M. A), Charles Chaplin Jr. (Quinn), Burt Douglas (Jukey Judlow), Jody Fair (Doris), Jerry Lee Lewis (dans son propre rôle)
Sortie aux États-Unis : 30 mai 1958
Sortie en France : 10 juin 1959
Ce site nécessite l'utilisation d'un navigateur internet plus récent. Merci de mettre à jour votre navigateur Internet Explorer vers une version plus récente ou de télécharger Mozilla Firefox. :
http://www.mozilla.org/fr/firefox