Billetterie

Dans la nuit

de Charles Vanel , France , 1929

Un ouvrier carrier (Charles Vanel) est défiguré suite à un accident de travail provoqué par une explosion. Afin de cacher ses blessures, il est obligé de porter un masque effrayant, dont il finit par ne plus se défaire. Son épouse (Sandra Milowanoff), qui le soigne, se console auprès d’un autre. Un jour, l’ouvrier surprend les deux amants…

dans-la-nuitLa parole à Bertrand Tavernier : « Dans la nuit de Charles Vanel est exceptionnel à plus d’un titre. Mise en scène par un comédien à une époque où le va-et-vient devant/derrière la caméra était moins courant qu’aujourd’hui, il fut tourné en 1929, en pleine irruption du parlant, ce qui en fait l’un des derniers films français muets. Comme l’action se déroule à Jujurieux, dans le Bugey, près de Lyon, trente-cinq ans après le lancement du Cinématographe, on peut dire que l’histoire du cinéma français muet commence avec Lumière et se termine avec Vanel. La coïncidence n’est pas seulement géographique et la comparaison n’est pas imméritée : Dans la nuit est un film absolument formidable, injustement oublié et extraordinairement contemporain. Le film montre une liberté de ton pour traiter tant l’effroi que le bonheur, une richesse de propos, une patience à l’image même, une exigence, un rythme : bref, de la poésie cinématographique.» Le film du grand acteur disparu en 1989 à près de cent ans avec, à son actif presque autant de films (dont, pour en citer deux, l’extraordinaire Le Diable souffle d’Edmond T. Gréville en 1947 et le consacré Salaire de la peur en 1953 d’Henri-Georges Clouzot), restauré par la Cinémathèque française en 1983, redécouvert par l’Institut Lumière à qui Charles et Arlette Vanel l’ont légué en 1998. L’acteur-cinéaste signe un film bouleversant, étonnant.  « Un drame d’atmosphère ouvrière » comme il se plaisait à décrire cette histoire qui rendait hommage à son père. À la sortie du film, la critique fut élogieuse : « Vanel atteint soudain au grand drame. Une folle sincérité s’empare des images. Une convaincante et douloureuse cruauté. Enfin de la puissance. Le metteur en scène Vanel dit son fait à la vie. » (Michel Gorel, La Revue du cinéma, juin 1930). Mais le temps du muet était achevé. Quand le film arrive sur les écrans, le parlant est roi. Le film est retiré de l’affiche. Il disparaît des mémoires. Presque. Le voilà, à nouveau.

Jujurieux
Le tournage se déroule pendant l’été 1929 à Jujurieux, commune de la région Rhône-Alpes, située sur la rive gauche de l’Ain. Cette région, chère à Charles Vanel, est le pays de son père qui y fut ouvrier dans une scierie.

Des difficultés d’être cinéaste
Même si pour lui « le métier du cinéma le plus intéressant n’est pas celui d’acteur mais bien celui de réalisateur », les complications auxquelles doit faire face un cinéaste auront raison de la motivation de Charles Vanel, acteur de génie et metteur en scène de talent. Il confiera à la fin de sa carrière : «  Je déteste avoir à discuter de tout avec tout le monde. Or il fallait alors justifier chaque ligne du scénario devant le producteur – quand ce n’était pas devant sa maîtresse –, s’embarquer dans de complexes tractations financières, accepter des acteurs imposés par les distributeurs alors qu’ils n’allaient pas du tout pour les rôles… Comme je gagnais beaucoup d’argent en tant que comédien, que je faisais ce que je voulais, que j’étais tranquille, j’ai finalement renoncé mais je l’ai parfois regretté. Je n’avais pas le goût de devoir me bagarrer toute la vie. »

Un échec injuste
Malgré d’excellentes critiques, Dans la nuit sera un échec. Charles Vanel réalisera encore en 1932 un moyen métrage intitulé Affaire classée, ressorti en 1935 sous le titre Le Coup de minuit. Il se consacrera (brillamment) à son métier d’acteur.


Dans la nuit
France, 1929, 1h15, noir et blanc, format 1.33
Réalisation & scénario : Charles Vanel
Assistant réalisation : Jean Cassagne
Photo : Georges Asselin
Décors : Armand Bonamy
Production : Les Films Fernand Weill
Interprètes : Charles Vanel (l’ouvrier carrier), Sandra Milowanoff (la femme de l’ouvrier)

Sortie en France : 31 mai 1930

Film prochainement restauré par Lumières numériques, avec le soutien de BNP Paribas

CINÉ - CONCERT
Projection à l'Institut Lumière avec un accompagnement musical au piano par Thomas Parle

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