Rétrospective en noir et blanc pour le cinéaste Henri Verneuil

Sur les 50 années que le prolifique Henri Verneuil a consacrées au cinéma, l'équipe de Lumière 2013 a choisi pour vous 8 films corrspondant à sa première période. La Table aux crevés est son premier long-métrage, pour lequel il retrouve Fernandel (en 1947, l'acteur avait déjà accepté de tourner dans un de ses court-métrages, Escale au soleil). C'est en 1955, grâce à Des Gens sans importance, avec Jean Gabin, que le réalisateur rencontre le succès. Aujourd'hui encore, cette chronique mélancolique qui filme l'ennui et la destruction de la passion est considérée comme l'un de ses meilleurs films, même si, en 1954, Le Mouton à Cinq pattes, toujours avec Fernandel plus en forme que jamais,  lance Verneuil dans la course à l’Oscar du meilleur film étranger.

Henri Verneuil retrouvera régulièrement Fernandel au cours de sa carrière, avec près d'une dizaine de films, dont le dernier, en 1959, est un triomphe. Il s'agit de La Vache et Le Prisonnier, grâce auquel le réalisateur français devient une figure incontournable du cinéma en France, mais aussi à l'étranger.




FERNANDEL / La vache et le prisonnier 1959 / Original Promo

D'ailleurs, la Métro-Goldwin-Mayer (MGM) ne s'y trompe pas : en 1961, elle s'offre le luxe de lui commander trois films, à la condition que Henri Verneuil tourne à chaque fois avec Jean Gabin dans le rôle principal et Michel Audiard comme scénariste. C'est donc grâce à Hollywood, d'une certaine manière, que des grands films comme Le Président en 1961, Un singe en hiver en 1962 avec Jean-Paul Belmondo et Mélodie en sous-sol en 1963 avec Alain Delon, verront le jour. 

Mélodie en sous-sol se verra décerné le Golden Globe du meilleur film étranger, au grand dam des critiques français qui ne jurent plus, à l'époque, que par la Nouvelle Vague. Deux ans plus tard, la nomination de Cent mille dollars au soleil dans la sélection officielle pour la Palme d'Or fait scandale. Heureux sont ceux qui n'ont pas encore vu ce film : nous serions nombreux à rêver de le découvrir pour la première fois... 

Interview : Lino Ventura

A noter que Un Singe en hiver  est présenté dans une très belle copie restaurée et numérisée grâce au soutien du CNC, et que Cent mille dollars au soleil a été restauré impecablement en 2k par Gaumont aux laboratoires Éclair group.

La Table aux Crevés  (1951, 1h32)
Les vieilles rancœurs d’un village ressurgissent lorsque Urbain (Fernandel) retrouve sa femme pendue. Humour sardonique, photographie provençale, amours empêchées, une joyeuse illustration de la France rurale.
Cinéma Opéra me 20h30 | Cinéma Opéra je 17h | Pathé Bellecour ve 21h30

Le Fruit défendu  (1952, 1h42)
Un homme déchiré entre son épouse et sa maîtresse. Magistralement mis en scène, ce drame de l’amour et du désir offre à Fernandel une composition d’une véritable sensibilité, face à Françoise Arnoul séduisante et fragile.
Cinéma Saint-Denis ma 20h30 | Pathé Bellecour me 19h15 | Cinéma Opéra ve 22h

Les Amants du Tage  (1954, 1h49)
Un homme, acquitté suite au meurtre de sa femme, s’expatrie à Lisbonne. Il y rencontre une jeune veuve. Histoire d’une passion tragique entre Daniel Gélin écorché vif et Françoise Arnoul savoureusement énigmatique.
Pathé Bellecour ma 22h | Comœdia me 14h15 | Cinéma Opéra sa 20h15

Des gens sans importance  (1955, 1h43)
Un routier bourru au cœur tendre (Jean Gabin) rencontre une jeune servante désemparée (Françoise Arnoul). Verneuil se fait messager de la routine de l’emploi, de la solitude, du vain espoir. Un grand film poétique.
Institut Lumière ma 11h30 | Pathé Bellecour ve 19h | Cinéma Bellecombe sa 20h30 | Comœdia di 14h15

Le Président  (1960, 1h48)
Formidable plongeon dans la vie parlementaire française et ses malversations. Servi par un Jean Gabin magistral, le film dresse le parcours d’un homme au seuil de la mort, revenant sur les choix de sa vie en politique.
Pathé Bellecour ma 19h30 | Institut Lumière Salle 2 ve 14h45 | CNP sa 17h30 | Pathé Cordeliers di 10h45

Un singe en hiver  (1962, 1h43)
Deux hommes, Gabin et Belmondo, qui n’ont pas « le vin petit ni la cuite mesquine », vont connaître deux jours d’évasion et d’amitié grâce à l’ivresse. Savoureux, par le vin et les dialogues d’Audiard.
Halle Tony Garnier lu 19h45 | UGC Confluence ma 20h30 | Bron ve 20h30

Mélodie en sous-sol  (1962, 2h01)
Charles, tout juste sorti de prison, a un plan pour organiser un casse au casino de Cannes. L’essence du polar à la française servie par le trio incontournable Verneuil, Audiard, Gabin, rejoints par le jeune Delon. 
Mions ma 20h | Comœdia ve 14h15 | Pathé Bellecour sa 16h15 | Pathé Vaise di 14h30 (séance accessible aux malvoyants)

Cent mille dollars au soleil  (1963, 2h04)
Deux camionneurs qui doivent convoyer une cargaison clandestine s’affrontent. Dialogues ciselés d’Audiard pour Belmondo, Ventura, Blier, rivalisant de drôlerie et de classe au milieu des paysages du désert marocain.
Vénissieux me 20h30 | Pathé Bellecour sa 16h45 | UGC Cité Internationale di 15h30