Billetterie

Providence

de Alain Resnais , France, Suisse, Royaume-Uni , 1976

Clive Langham (John Gielgud), écrivain célèbre, est malade et sait qu’il va bientôt mourir. À la veille de son soixante-dix-huitième anniversaire, il rédige son dernier ouvrage. Il passe la nuit entre alcool et songes, et imagine les personnages de son roman : ceux-ci prennent le visage de ses proches. Une nuit entre réel et imaginaire, le bilan d’une vie, avant une journée d’anniversaire.

providenceProvidence sonne le retour d’Alain Resnais, après le succès de Je t’aime je t’aime en 1968 et l’échec de Stavisky en 1974. Un film sur les idéaux de la jeunesse aux prises avec le temps qui passe, et le processus de création artistique. Alain Resnais, interrogé en 1977 par Alain Begramian : « J’essaie de provoquer une rencontre d’émotions visuelles, sonores ou sentimentales, ou de laisser les choses s’assembler selon une espèce d’animation, et de voir ce qui s’ensuit. » Le titre même du film appelle une double interprétation. Indication géographique d’un nom de ville et de la propriété de l’écrivain, ce dernier symbolisant également la providence lorsqu’il remanie le cours de sa vie. Resnais récuse le propos de son film comme étant sur la mort, mais davantage sur « la volonté de ne pas mourir ». En effet, si Langham est bien au crépuscule de sa vie, il réinvente son passé et les lieux, les personnes, tout ce qui a pu l’entourer jadis devient matière à fiction. La question de l’imagination et de la création artistique comme ressorts vitaux est également prégnante, comme en témoigne l’importance de l’écriture et de la restructuration du souvenir. « Providence nous introduit dans la conscience d’un intellectuel introspectif qui oscille entre le songe et le réveil, le demi-sommeil et l’inconscience d’un état d’ébriété, entre la vie et la mort, entre la prescience d’une agonie et le souvenir, entre la réalité vécue et la fiction qu’il élabore. » (Robert Benayoun, Positif, février 1977). Dans un décor fastueux évoquant L’Année dernière à Marienbad (1961), les personnages défilent et sont autant de détonateurs chimériques. De dragons en soldats, de puzzles en labyrinthes, Providence est un rêve éveillé.

Un scénariste écrivain
Pour le scénario de Providence, les producteurs du film mettent en relation Alain Resnais et l’écrivain britannique David Mercer. Resnais connaît déjà tout du dramaturge sans l’avoir encore rencontré : « J’ai retrouvé, dans l’un de ces dossiers que j’entrepose dans mes nombreuses valises, des interviews de lui et des déclarations que j’avais découpées jadis et que je garde en vrac entre mes collections de bandes dessinées et mes cahiers de photos sur les comédiens français. » Alain Resnais a déjà eu d’autres écrivains comme scénaristes : Marguerite Duras, Alain Robbe-Grillet, Jorge Semprún…

Miklós Rózsa
Compositeur de la musique de Providence, Miklós Rózsa a obtenu trois Oscars au cours de sa carrière. Il a été récompensé pour les musiques de La Maison du docteur Edwardes (Spellbound, 1945) d’Alfred Hitchcock, A Double Life (Othello, 1947) de George Cukor et Ben-Hur de William Wyler (1959). Il a collaboré avec Michael Powell, Billy Wilder, Anthony Mann, Nicholas Ray, Douglas Sirk, Vincente Minnelli, Fritz Lang, Joseph L. Mankiewicz, Richard Brooks, John Huston, André De Toth, Julien Duvivier et bien d’autres.

César
En 1977, Providence a remporté 7 César : meilleur film, réalisateur, scénario, musique, montage, décor et son.


Providence
France, Suisse, Royaume-Uni, 1976, 1h50, couleurs (Eastmancolor), format à vérifier avec les infos distributeur
Réalisation : Alain Resnais
Scénario : David Mercer
Photo : Ricardo Aronovitch
Musique : Miklós Rózsa
Montage : Albert Jurgenson
Décors : Jacques Saulnier
Costumes : Catherine Leterrier
Production : Yves Gasser, Klaus Hellwig, Yves Peyrot, Action Films, Société Française de Production, FR3, Citel Films
Interprètes : Dirk Bogarde (Claude), Ellen Burstyn (Sonia), John Gielgud (Clive Langham), David Warner (Kevin), Elaine Stritch (Helen et Molly), Peter Arne (Nils, le domestique), Samson Fainsilber (le vieil homme), Denis Lawson (le footballeur), Kathryn Leigh-Scott (Miss Boon, la jeune femme de l’agence), Tania Lopert (la secrétaire), Cyril Luckham (Mark Eddington), Anna Wing (Karen, la servante)

Sortie en France : 9 février 1977

COPIE RESTAURÉE
Jupiter Films

Distributeur : Jupiter Communications
Restauration menée aux laboratoires VDM, avec la collaboration du directeur de la photographie Ricardo Aronovich. Présenté en avant-première de sa ressortie en salles le 23 octobre.

Présenté en version numérique restaurée et en avant-première de sa ressortie en salles le 23 octobre et disponible dès à présent en DVD sur www.jupiter-films.com Restauration menée aux laboratoires VDM, avec la collaboration du directeur de la photographie Ricardo Aronovich.

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