Billetterie

Mise à sac

de Alain Cavalier , France, Italie , 1967

Georges (Michel Constantin), malfrat chevronné, a rendez-vous avec son ami Paulus (Philippe Moreau) et d’autres visages familiers. L’instigateur du rendez-vous est un inconnu, Edgar (Daniel Ivernel). Cet amateur propose un coup à ces professionnels du casse. Au départ méfiants, les hommes deviennent de plus en plus attentifs à l’écoute du récit très précis d’Edgar. Il ne propose pas de braquer une simple banque, mais bien, en immobilisant ses centres nerveux, de mettre à sac une ville entière, la veille du jour des payes de la principale usine de la région.

mise-a-sacAlain Cavalier est d’abord premier assistant de Louis Malle pour Ascenseur pour l’échafaud (1958), puis pour Les Amants la même année. Les deux premiers films qu’il réalise font grand bruit, à cause des sujets audacieux qu’ils abordent : Le Combat dans l’île (1962) qui dresse le portrait d’un fasciste moderne et L’Insoumis (1964) qui prend pour toile de fond la guerre d’Algérie. Avec Mise à sac, Cavalier relève le pari mathématique du hold-up d’une ville entière, en partant du principe qu’il suffit d’élargir la méthode d’un cambriolage simple. « Ce film ne comporte pas de héros. Dans une société entièrement dominée par l’argent, voler ce qu’on voudrait posséder est une envie qui traîne dans l’esprit de tout individu normal. Moi-même, je ne peux pénétrer dans une banque, contempler une caisse sans être pris d’une certaine rêverie pernicieuse. » Bien évidemment, comme toujours chez Cavalier, on décèle aisément le propos latent qui sous-tend le film. Sous l’angle du second degré, le discours s’articule autour de la politique, sous la forme d’une fable contemporaine. La méticulosité dont font preuve les ouvriers, véritable orfèvres de l’effraction, le goût du travail bien fait et cet investissement sans faille, sont l’œuvre d’un cinéaste qui déploie une véritable leçon de rigueur. « Cet art méticuleux du détail se double d’une utilisation brillante de brutales transitions elliptiques. Quant à la tension dramatique et au rythme, ils suivent une progression rigoureusement parallèle et crescendo. Les acteurs de cette aventure ne sont que des personnages très quotidiens, ce sont avant tout des hommes et c’est pour cela qu’ils nous intéressent. » (René Prédal)

Scénario
Il a été écrit avec l’aide de Claude Sautet qui a déjà,  à ce moment-là, réalisé Classe tous risques (1960), et enchaînera bientôt avec Les Choses de la vie (1970), Max et les ferrailleurs (1971), César et Rosalie (1972), Vincent, François, Paul... et les autres (1974)… C’est parmi plus de quatre cents ouvrages et scénarios qu’ils finissent par trouver The Score de Richard Stark (En coupe réglée pour la version française).  Les deux auteurs ne voulaient ni pillage, ni violence inutiles.

Sautet - Cavalier - Un arbitre
Les deux réalisateurs sont co-adaptateurs de l’ouvrage de Richard Stark. Alain Cavalier confiera : « Notre collaboration s’est déroulée parfaitement bien. Ayant un caractère totalement opposé, nous avions conçu un troisième personnage imaginaire servant d’arbitre. »

Tournage
L’histoire se déroule à Servage, dans la vallée de l’Isère.  Le tournage a lieu dans plusieurs villes de province, ainsi qu’à Mantes, pour les scènes du commissariat et de la banque, durant dix nuits. Alain Cavalier : « C’était fantastique… À 10 heures, plus personne, dans cette petite ville. Et nous travaillions jusqu’à 7 heures du matin, en plein vacarme – un tournage, ça fait du bruit – et jamais personne ne s’est plaint. On s’installait devant les banques, on allumait les chalumeaux, et on attaquait. On s’y serait cru, et personnellement, je trouvais ça très agréable. C’était comme si je satisfaisais l’envie profonde et refoulée de tout un chacun de voler… c’était assez… voluptueux. »

Mise à sac
France, Italie, 1967, 1h38, couleurs (Eastmancolor), format 1.66
Réalisation : Alain Cavalier
Scénario : Alain Cavalier, Claude Sautet, d’après le roman En coupe réglée (The Score) de Richard Stark
Photo : Pierre Lhomme
Musique : Jean Prodromidès
Montage : Pierre Gillette
Décors : Jean-Jacques Caziot
Production : Georges Dancigers, Georges Laurent, Alexandre Mnouchkine, Les Films Ariane, Les Productions Artistes Associés, Registi Produttori Associati
Interprètes : Michel Constantin (Georges), Daniel Ivernel (Edgar), Franco Interlenghi (Maurice), Paul Le Person (Stéphane), Philippe Moreau (Paulus), Philippe Ogouz (Wiss), Julien Verdier (Lebuisson), Jean Champion (Kerini), André Rouyer (Rotenbach), Henri Attal (Salsa), Jean Amos (Cambret), Raymond Devime (Philippe), Irène Tunc (Marie-Ange), Simone Landry (Mme Lancret), Christiane Lasquin (Jeanine), Catherine Demongeot (Françoise), Tanya Lopert (Marthe)

Sortie en France : 15 novembre 1967
Sortie en Italie : 19 mars 1968

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