Le Justicier du Minnesota

Sergio Corbucci, figure de proue du cinéma bis italien, signe son deuxième western avec Le Justicier du Minnesota. Encore très imprégné de l’influence américaine, Corbucci développe ce qui sera désormais sa marque de fabrique, à savoir la présence d’un héros sans cesse tiraillé entre le désir de vengeance et le souci de dissimuler son passé, lequel est pourtant la source de ce besoin de représailles  ! Soumis à un déchirement permanent, il ne peut faire confiance à personne ni dévoiler son identité à sa propre fille. « Le héros de western italien n’est donc pas un chevalier, à l’âme pure et au regard serein, mais un homme assez habile pour survivre dans un monde féroce. Et s’il joue parfois les redresseurs de torts, c’est pour défendre ses semblables : les parias, les pauvres, les miséreux, les bandits et les voyous. C’est aussi en cela que réside la dimension politique du western italien. » (L. Staig et T. Williams, Le Western italien, Minoustchine, 1977). Le héros mène donc seul sa vendetta, malgré son handicap physique évolutif.  C’est dans cette idée originale que réside l’intérêt de la narration de Corbucci, qui adapte sa mise en scène à la cécité de son héros. Après une enquête auprès du public américain qui ne trouvait pas crédible une issue positive, deux fins ont été tournées : une version plus édulcorée et une vision plus sombre du destin de Minnesota Clay. Ainsi, les distributeurs pouvaient choisir la version du film selon le pays concerné et leurs préférences.

Saloon
Clin d’œil au film de Corbucci, Quentin Tarantino baptise le saloon de Django Unchained  « The Minnesota Clay ». Et, logiquement, le film est programmé par Quentin !